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My Soul is my Visa

Idée et chorégraphie│ Marco Berrettini

Interprètes │ Nathalie Broizat, Caroline Breton, Sébastien Chatellier, Ruth Childs, Anne Delahaye et Samuel Pajand

Scénographie et lumière │ Bruno Faucher

Costumes │ Olivier Mulin

Œuf │ Claire Mayet

Régie générale │ Bruno Faucher

Administration & diffusion │ Tutu Production – Pauline Coppée

production │ *Melk Prod. (CH) / Tanzplantation (F)

Coproduction │ Charleroi Danse, Centre Chorégraphique de Wallonie-Bruxelles ; Arsenic, centre d’art scénique contemporain ;  ICI-CCN de Montpellier, Pôle Sud-CDCN à Strasbourg

Accueil studio │ POLE-SUD – Centre de Développement Chorégraphique National – Strasbourg, ICI-CCN de Montpellier

Soutiens │ Ville de Genève, Loterie romande, Pro Helvetia,  Stanley Thomas Johnson Foundation, Fondation Ernst Goehner, Charleroi Danse – Centre Chorégraphique de Wallonie-Bruxelles, Fondation Suisse des Artistes Interprètes, Direction Régionale  des Affaires Culturelles  d’Ile-de-France– Ministère de la culture et de la communication

dates

7 au 11 février 2018  

Théâtre du Galpon, Genève

16 au 17 mai 2018 

Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis

30 mai au 3 juin 2018

L’Arsenic, Lausanne

12 janvier 2019

Charleroi Danse, Bruxelles

6 au 7 février 2019

Journées de danse contemporaine, L'Arsenic, Lausanne

17 au 18 novembre 2020

Les Inaccoutumés, La Ménagerie de Verre, Paris

29 avril au 1er juin 2024

Théâtre National de Chaillot, Paris

My Soul is my Visa
My Soul is my Visa
My Soul is my Visa
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Tout bouge, tout vibre; rien n’est au repos. Dans cette nouvelle création, Marco Berrettini réunit cinq interprètes charismatiques et un piano pour les faire vibrer individuellement et ensemble – comme un organisme vivant – dans une chorégraphie aux enjeux métaphysiques. Il y poursuit également une recherche formelle: la possibilité de s’exprimer à travers des mouvements abstraits et répétitifs, tout en transmettant une réelle présence, une individualité sur scène. Marco Berrettini aborde le spectacle de manière holistique: Comment des éléments comme la musique, la voix et le mouvement interagissent? Quelles histoires nous racontent-ils? Comment font-ils vibrer notre corps ou partie du corps? Avec My Soul Is My Visa, le chorégraphe ex-champion d’Allemagne de danse disco met à l’épreuve ces questions au sein d’un univers humoristique et décalé qui lui est propre.

PRESSE

MARCO BERRETTINI. EXTASES TANTRIQUES

Le chorégraphe signe un sublime et aberrant manifeste hédoniste où les danseurs vibrent tel un seul corps extra sensible.

Soma, du grec ancien : le corps. Soma, du nom aussi de cette drogue de synthèse présentée comme un simple médicament aux citoyens du Meilleur des mondes, la dystopie d’Aldous Huxley, mais qui les plonge en fait dans un sommeil paradisiaque, du genre à désamorcer toute forme d’insubordination politique. Penser à cette substance flippante et merveilleuse peut aider à se figurer l’atmosphère qui se dégage du plateau de Marco Berrettini, une des plus complexes, baroques, qu’il nous aura été donné de voir chorégraphiée : celle d’une secte de danseurs extatiques, sorte de corps vibratiles inexorablement émus de l’aberrante communauté qu’ils forment, laquelle semble tout droit jaillie des décombres rétrofuturistes d’un film de SF des années 70 (moquette crème, combis argentées, piano noir). Dans la salle fusent des exclamations mi-rire mi-effroi à mesure que les danseurs pénètrent nos regards de leurs yeux énamourés, puisque l’hédonisme se teinte ici de monstrueux, la joie de mélancolie – ne semblent-ils pas donner toute leur énergie pour une dernière danse? – sans que jamais la pièce ne délaisse sa valeur cardinale : celle du pur plaisir à communier comme un seul corps, de la même manière sur du funk ou sur Meredith Monk.

La comparaison avec la drogue de Huxley ne tient pas longtemps cependant. Sauf à les considérer tragiquement abrutis, et ainsi à lire cette pièce comme la satire d’une génération dépolitisée, par exemple. On préférera la voir comme une farce tantrique très politique, dans ce qu’elle dit de la liberté des corps à pouvoir s’harmoniser, de leur aptitude à se rendre extra sensible aux autres, autant qu’aux plus infimes vibrations de l’air, des plantes et des sons. Sa façon de revendiquer le droit de s’en extasier, avec cette irréductible étrangeté, fait d’elle une pièce magistrale que l’on aimerait voir tourner après sa création aux Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis.

Eve Beauvallet

in Libération

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